La diffusion de vidéos violentes est un sujet sensible,lors des audiences terroristes,et fait souvent l’objet d’âpres débats. Au deuxième jour du procès des geôliers de l’organisation Etat islamique (EI),mardi 18 février,deux séquences devaient être projetées devant la cour d’assises spéciale de Paris pour illustrer le récit d’un enquêteur sur les sévices subis par les otages occidentaux séquestrés par le groupe djihadiste entre 2012 et 2014. La première a été montrée,pas la seconde.
La séquence diffusée est un montage d’extraits issus des caméras de vidéosurveillance de l’hôpital d’Alep,dans le nord de la Syrie,que le groupe terroriste avait transformé en lieu de détention et de torture. Elle a été transmise à la justice française par une ONG allemande,Commission for International Justice and Accountability (CIJA),qui collecte des preuves de violation des droits humains. Le document original contient deux mille huit cent soixante heures d’images tournées entre novembre et décembre 2023,dont seules quelques minutes ont été montées.
L’hôpital d’Alep est la première prison dans laquelle la plupart des vingt-cinq otages occidentaux de l’EI – dont les quatre journalistes français Nicolas Hénin,Didier François,Edouard Elias et Pierre Torres – avaient été rassemblés au début de leur séquestration,entre juin et août 2013. Au moment où ces images ont été prises,ils avaient déjà été transférés dans un autre lieu de détention,mais les vidéos illustrent ce qu’ils y ont subi et ce dont ils ont été les témoins.
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