Le banquier Wahib Nacer,au tribunal de Paris,le 20 janvier 2025. ALEXIS SCIARD / IP3 PRESS / MAXPPP Cadet Rousselle a trois maisons,Wahib Nacer en a sept,et pas une seule à son nom. Ce qui ne l’empêche guère de naviguer de La Baule (Loire-Atlantique) à Marrakech,au Maroc,ou de poser ses valises dans le très chic 16ᵉ arrondissement de Paris. Il y vit confortablement,grâce à la richissime famille saoudienne Bugshan,avec qui il avait « un accord oral » – ce qui est un peu inhabituel pour un banquier suisse.
Le procès sur les soupçons de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2017 s’est penché,jeudi 20 février,dans une seconde partie de l’audience,sur les flux financiers en provenance de Libye : les Bugshan,selon l’accusation,ont servi de banque pour blanchir les fonds avec l’aide avisée de Wahib Nacer et pour le compte de l’omniprésent Alexandre Djouhri,l’homme qui tutoie l’ancien chef de l’Etat.
Auparavant,le tribunal a enterré sans cérémonie la demande des avocats de Nicolas Sarkozy d’authentifier un extrait de conversation de ce dernier avec Mouammar Kadhafi en présence de leurs interprètes. Quatre minutes de dialogue,que la cour a écoutées en privé,et où le dirigeant libyen demandait à la France d’appuyer sa demande d’un représentant africain au Conseil de sécurité des Nations unies. L’enregistrement,qui n’apporte rien,avait été envoyé il y a un mois aux avocats de l’ancien chef de l’Etat sur une messagerie cryptée,par une main anonyme,qui le tenait d’un témoin clandestin. Le parquet a jugé que sa « valeur probatoire était nulle » et dénoncé mezza voce la manœuvre des défenseurs de M. Sarkozy. Le tribunal a renvoyé au fond la demande d’identification,forcément longue et aléatoire,c’est-à-dire qu’il expliquera au moment du jugement pourquoi il n’y a pas fait droit.
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