François Mabille est chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux. Dans son dernier ouvrage,Le Vatican. La papauté face à un monde en crise (Eyrolles,216 pages,20 euros),il analyse le rôle et l’influence du Saint-Siège dans les relations internationales.
Mgr Paul Gallagher,le secrétaire des relations avec les Etats [ministre des affaires étrangères du Saint-Siège],a ainsi eu deux récentes prises de parole assez fortes : dans la revue America du 28 février et dans une allocution à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE),le 25 février,il a répété que le Vatican était partisan d’une paix juste et durable,fondée sur le droit international.
Or,ce n’est pas tout à fait ce qu’a pu dire le pape François par le passé. Lorsqu’il demande,en mars 2024,d’avoir « le courage de hisser le drapeau blanc »,François vise les Ukrainiens et ne se tourne pas vers les Russes en leur disant que c’est à eux d’arrêter l’invasion,ni vers les instances internationales.
On est-là devant une ambiguïté de la diplomatie du Saint-Siège,où il faut dissocier la diplomatie du pape,fondée sur des interventions médiatiques et un appel à la paix coûte que coûte,sans tenir compte des exigences du droit international et sans condamner l’agresseur – une diplomatie,en ce sens,proche de celle de Donald Trump –,de celle de la curie [gouvernement de l’Eglise],qui est beaucoup plus traditionnelle.
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