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« De haute lutte : droit à l’IVG, la lente reconnaissance de la pleine citoyenneté des femmes

Jan 11, 2025 IDOPRESS

Dans la salle du Sceau,à Versailles,le 4 mars 2024,lors de la signature du projet de loi constitutionnalisant l’IVG. De gauche à droite : Marie Lebec,ministre déléguée chargée des relations avec le Parlement,Aurore Bergé,ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations,Eric Dupond-Moretti,ministre de la justice,Gabriel Attal,premier ministre,Yaël Braun-Pivet,présidente de l’Assemblée nationale,et Gérard Larcher,président du Sénat. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » « De haute lutte. La révolution de l’avortement »,sous la direction de Stéphanie Hennette-Vauchez et Laurie Marguet,CNRS Editions,502 p.,28 €,numérique 20 €.

Stéphanie Hennette-Vauchez,professeure de droit public à l’université Paris-Nanterre,et Laurie Marguet,maîtresse de conférences en droit à l’université Paris-Est-Créteil,ont dirigé le livre collectif De haute lutte. La révolution de l’avortement. Elles reviennent,pour « Le Monde des livres »,sur les enseignements de cette vaste enquête,au moment où l’on célèbre les 50 ans de la loi du 17 janvier 1975 qui,à l’initiative de Simone Veil (1927-2017),alors ministre de la santé,dépénalisa l’avortement.

« De haute lutte » raconte,notamment,la construction progressive d’un droit à l’avortement,dont la réforme constitutionnelle du 8 mars 2024 introduisant une « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » représente,à ce jour,l’étape la plus aboutie. Mais était-il déjà question de droit quand la loi Veil a été votée ?

Stéphanie Hennette-Vauchez : On en était encore très loin à ce stade. L’exposé des motifs de la loi montre que repousser l’idée d’un droit à l’avortement était un objectif explicite pour le législateur,de même qu’il ne pouvait être question d’un remboursement par la Sécurité sociale – il ne sera remboursé,d’abord partiellement,qu’à partir de 1982. Il n’est question,en 1975,que de le dépénaliser,par une suspension encore provisoire de l’article 317 du code pénal qui en faisait un délit.

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