C’est à la fin du XXe siècle que Laurent Taskin a commencé à s’intéresser au télétravail. « La principale difficulté que j’ai rencontrée lors de mes premières recherches (…) fut… de trouver des télétravailleurs. On estimait d’ailleurs qu’il y avait plus d’études sur le télétravail que de personnes qui le pratiquaient. »
Depuis,ce docteur en sciences économiques et de gestion,professeur ordinaire à l’Université catholique de Louvain (Belgique) et professeur affilié à l’université Paris-Dauphine-PSL,a observé le développement massif du travail à distance. Pratiqué à bas bruit à la fin des années 1990,il a connu une impulsion décisive lors de la crise sanitaire liée au Covid-19. Entre 2019 et 2023,la part des personnes salariées pratiquant le télétravail au moins occasionnellement est passée de 9 % à 26 %,rappelle le ministère du travail.
Ce faisant,c’est devenu « un mode de vie »,aux implications multiples,dépassant le seul cadre de l’entreprise. Proposant une synthèse rigoureuse des travaux de recherche sur le sujet,M. Taskin met en lumière les nombreux défis qui accompagnent cette expansion dans son dernier ouvrage,Le Télétravail,un mode de vie,publié aux Presses de Sciences Po.
Ceux qui concernent l’entreprise sont bien connus,largement documentés ces dernières années. Premier d’entre eux : le management à distance,invité à se renouveler,« appelé à être participatif,positif ou éthique »,et qui peut constituer une source d’interrogation pour l’encadrement : a-t-on « encore besoin d’un manageur » ?
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