Une femme a été violée dans son sommeil ; son agresseur reconnaît que « c’est un viol »,mais n’avait « pas l’intention » de violer. Comment ne pas songer au procès des viols de Mazan ? L’audience,qui s’est tenue devant la cour d’assises de Rennes,jeudi 20 et vendredi 21 février,en est pourtant bien loin.
Le nombre d’accusés,la perversion de Dominique Pelicot (et d’autres),le mode opératoire,l’attention médiatique : l’extraordinaire était partout lors du procès historique d’Avignon. Rien d’historique à Rennes,pas de haie d’honneur pour la victime,pas de banderoles,quasiment pas de public,et trois journalistes pour assister au procès ordinaire d’un viol « ordinaire » commis par un homme ordinaire. « Un crime d’une affligeante banalité,de ceux qui encombrent nos juridictions »,a résumé Anne Bouillon,avocate de la plaignante,spécialisée dans le droit des femmes. Chaque année en France,62 000 femmes sont victimes de viol ou d’une tentative de viol. Elles connaissent leur agresseur dans neuf cas sur dix. Leur histoire ressemble plus souvent à celle de Soraya R. qu’à celle de Gisèle Pelicot.
Soraya R.et Marty G.,29 et 31 ans,se sont rencontrés pendant leurs études à Nantes en 2017,ils sont devenus bons amis. Il appréciait son énergie et sa bienveillance,elle s’était prise d’affection pour ce grand garçon introverti et cultivé,sensible et angoissé,gros consommateur de cannabis,qui se situe,selon l’expertise psychiatrique,« dans le large spectre de la normale » – pas de pathologie mentale,aucun traumatisme majeur.
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Marty G., 31 ans, a été condamné en appel, vendredi 21 février, à quatre ans de prison ferme pour des pénétrations digitales commises sur une amie pendant qu’elle dormait.
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