Une salle de classe pendant une épreuve de dissertation,au lycée Pasteur,à Strasbourg,le 18 juin 2018. FREDERICK FLORIN / AFP Cinq mois. C’est le temps qu’il aura fallu pour réussir à affecter un professeur remplaçant à temps plein sur un poste de lettres resté vacant depuis la rentrée de septembre 2024 au collège Les Capucins,à Melun. Faute de personnel,la réforme des groupes de besoins n’a pas été mise en place en français pour les 6e,le collège ayant préféré garder trois classes entières plutôt que de créer les quatre groupes prévus,dont l’un aurait été privé d’enseignant. Aucune solution n’a cependant pu être trouvée pour trois classes de 4e de cet établissement classé en réseau d’éducation prioritaire renforcée (REP+),qui ont ainsi passé la moitié de l’année sans enseignant de français. Seuls quelques cours ont été ponctuellement assurés en heures supplémentaires par des professeurs de l’équipe ou par des remplaçants en poste dans d’autres établissements.
« Nos élèves ont déjà un niveau scolaire fragile et leurs contextes familiaux ne leur permettent absolument pas de compenser l’absence d’enseignement de français,qui leur est,par ailleurs,fondamental »,se désole Natacha (elle a souhaité rester anonyme,comme tous les enseignants cités par leur prénom),professeure de lettres aux Capucins. L’équipe enseignante se projette déjà sur la 3e : « Comment va-t-on rattraper une demi-année perdue pour tous ces élèves ? Comment va-t-on limiter les dégâts pour le brevet et pour la suite ? »
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